L’acceptation (suite)

par Claudette Bigras

Lacceptation suite

Dans mon dernier article (Faites de moi ce que vous voulez…), j’ai effleuré le sujet de l’acceptation à travers l’exemple de mon oncle, à sa fin de vie.

Le sujet de l’acceptation m’a habitée pendant quelques jours.  Quoi accepter ? Quoi ne pas accepter ?  Quand est-ce le temps d’accepter ?  Qu’est-ce que ça aurait comme influence dans nos vies si on acceptait davantage?  Pourquoi est-ce si difficile d’accepter ?

– Accepter que l’autre ait ces comportements.
– Accepter de se tromper.
– Accepter la perte de quelque chose ou de quelqu’un.
– Accepter que l’autre pense différemment de nous.
– Accepter que son jeune adulte fasse des choix que l’on juge néfastes.
– Accepter que l’on nous a causé du tort.

Il y a l’acceptation plutôt neutre, comme « J’accepte qu’il pleuve aujourd’hui ».  Et il y a l’acceptation qui mène au lâcher-prise d’une situation qui nous maintient dans un état de tension, parfois depuis des années. C’est de celle-là dont je parle.

L’acceptation est la porte d’entrée du lâcher-prise.

Ce n’est pas d’hier que je suis fascinée d’entendre ou de lire ces témoignages de personnes qui ont choisi de faire la paix avec une situation, de lâcher ce qu’elle tenaient si fermement, parfois depuis très longtemps.   Le coaching m’a cependant permis de constater, sur le terrain, toute sa puissance.  De constater non seulement l’amélioration de l’état interne de la personne, qui retrouve une paix, sort de sa vision tunnel pour voir plus large, mais aussi parfois de constater des effets positifs inattendus dans sa vie, comme l’obtention de cette chose tant souhaitée.  Comme si ce que voulait la personne était à sa portée, mais qu’elle ne s’y prenait pas de la bonne façon pour l’obtenir.

Je me demande pourquoi on s’acharne autant à lutter, à résister, à vouloir qu’il en soit autrement.   Même des choses que l’on sait hors de son contrôle. Peut-être parce que ces efforts et ses résistances ont été très utiles à notre survie depuis la nuit des temps ?

Quoiqu’il en soit, il y a de ces moments où ces stratégies ne fonctionnent pas.

S’acharner à vouloir, à forcer, à repousser, à se battre, n’amène alors rien d’autre que frustration, sentiment d’impuissance, tourments, et au bout du compte, ne fait que nous maintenir dans un état de stress qui n’a rien d’utile.

Quand on a l’impression d’être bloqué, de perdre nos énergies, il est peut-être temps de se dire :  O.k. j’accepte ce qui se passe.  Ça ne fait pas mon affaire, mais j’accepte la situation. Je cesse de résister.  Je cesse de me battre.  Je cesse de me tourmenter.  Je fais confiance.

– Accueillir ce qui est, sans dépenser d’énergie dans une lutte épuisante.
– Accepter le passé, tel quel, sans chercher à le nier.
– Dire oui à ce qui est et composer avec plutôt que de tenter de repousser, de maîtriser, de se battre contre.
– CHOISIR LA PAIX.

L’acceptation ouvre la valve.  Ce qui était bloqué peut maintenant couler, se déverser en toute liberté.   En lâchant-prise, la personne sort de son impasse, de sa tourmente, des remous.  Sa perspective s’élargit.  Elle fait place à autre chose, même si elle ignore ce qui l’attend.

Bien sûr, il ne suffit pas de dire J’accepte! pour que la magie opère…  C’est un processus plus ou moins long selon la personne, et selon la situation.

Vous voulez changer quelque chose dans votre vie ?  Rappelez-vous ces paroles de Karl Gustav Jung.

Ce que tu nies et refuses te soumet. Ce que tu acceptes te transforme.

On nous apprend beaucoup à travailler fort, et à se battre pour se tailler une place ou pour obtenir quelque chose.

Ne croyez-vous pas qu’on devrait aussi apprendre ce qu’est le lâcher-prise ?  Apprendre que ce n’est pas : Etre d’accord avec la situation.  Ce n’est pas nécessairement non plus abandonner son objectif ou se résigner.   C’est apprendre à lever la gratte (une expression d’une connaissance que je trouve bien rigolote… vous savez une gratte devant un tracteur, qui fait un vacarme en frottant le sol ?).  Apprendre aussi à discerner quand c’est le moment de le faire, avant d’y laisser sa peau.

Claudette Bigras, coach certifiée Neuro Activ Coaching